Le GARR et ses partenaires plaident en faveur d’une participation pleine et entière des femmes dans la vie sociopolitique en Haïti

En présence de diverses personnalités et représentant-e-s d’institutions nationales et internationales, dont le Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme (MCFDF) et les autorités locales des différentes communes frontalières, le Groupe d’appui aux réfugiés et rapatriés(GARR) a commémoré la journée internationale des Droits des femmes le 8 mars 2018 à Ganthier, Belladère et Ouanaminthe , entre autres, sous le thème « Ann bay jarèt ak patisipasyon fanm yo nan zafè peyi yo ». En cette occasion, se sont réalisées des conférences-débats, des ateliers de réflexion, des pièces théâtrales et marches pacifiques ainsi qu’une messe d’action de grâce.

Sous fond de profondes réflexions et revendications, des centaines de femmes d’organisations féministes au T-Shirt, banderoles et pancartes de circonstance, pour la plupart membres des plateformes genre des communes frontalières montées dans le cadre du projet Fwontyè San fòs kote financé par l’Union européenne, ont participé activement aux activités commémoratives du 8 mars 2018 les communes frontalières précitées.

Intervenant à titre de conférencière à Balan, une section communale de Ganthier, la responsable du dossier Genre au bureau du GARR, Louna François, a mis l’accent sur la participation active des femmes aux activités socio-économiques du pays.

Définissant le concept de participation comme un droit fondamental d’implication que jouit une personne au sein d’une communauté ou d’une société, Louna François a tenu à passer au crible les concepts opportunité, capacité et motivation comme les principaux facteurs déterminants pour la participation des femmes avec des exemples à l’appui.

Selon elle, la participation ne se limite pas à une question de présence, voire d’une simple invitation, mais elle requiert à la fois la présence, le libre partage d’idées, d’opinion, l’obtention équitable des tâches ou la prise de responsabilité à tous les niveaux. C’est la participation pleine et entière, a-t-elle déclaré péremptoirement.

Dans les partages des tâches et responsabilités, il faut impliquer non seulement les hommes, mais aussi les femmes, a-t-elle indiqué.

Sans omettre les instruments juridiques internationaux ratifiés par Haïti, elle a tenu à souligner un ensemble de textes juridiques haïtiens encourageant la participation des femmes, dont la constitution de 1987 amendée en ses articles 17 et 17.1 , le code du travail faisant mention des congés de maternité accordés aux femmes, les lois électorales requérant au moins une femme comme condition d’admission des cartels aux élections municipales, tout en saluant au passage quelques mesures prises capables de favoriser la participation des femmes.

La création du Ministère à la condition féminine aux Droits de la femme, la section de Genre au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH), le document de politique d’égalité au Homme-Femme et le quota 30% sont, a-t-elle soutenu, quelques garanties pour la participation des femmes en Haïti.

En guise d’illustration à la première intervention, Matilde Moreno de l’ONG Foi et Joie évoluant à Balan, débattant la question d’équité de genre en relation avec la participation, a réuni les participant-e-s en cinq (5) ateliers de travail, au sein desquels les participant-e-s ont eu à faire ressortir les qualités des femmes sur des dessins. Au cours de ces ateliers, les hommes ont expérimenté les impacts négatifs de la censure, du mutisme, puisqu’ils n’y faisaient qu’une figure de présence. Ils ne pouvaient donner leurs opinions, voire même d’avoir une tâche, question de les sensibiliser sur les impacts négatifs qu’une simple participation figurante ordinaire attribuée aux femmes.

Selon les témoignages de certains hommes qui participaient aux ateliers, ces activités constituent pour eux une forme de conscientisation à côté des activités théâtrales mettant en exergue le rôle majeur des femmes du secteur informel dans le développement socio-économique du pays.

De Belladère à Baptiste en passant San Pèdre, le Centre a aussi commémoré le 8 mars

Lors de son intervention à la conférence-débat à Belladère, la responsable du Bureau communal du GARR, Diana Colin, a retracé les faits historiques entourant la célébration du 8 mars.

Précédée par Mme Colin qui a dégagé l’importance majeure de la lutte des femmes, la mairesse de Belladère, Sonia Thermony, elle, qui prenait la parole en cette occasion, a tenu à encourager les femmes a s’impliquer davantage dans toutes les activités engageant le pays.

Fustigeant le modèle d’éducation familiale machiste faisant croire à tort que les tâches domestiques sont uniquement l’affaire des femmes et fillettes, le responsable de plaidoyer du GARR à Belladère, Rigard Orbé, a plaidé en faveur d’une éducation familiale non stéréotypée, tout en  appelant les femmes à s’organiser de plus en plus en vue de défendre leurs droits.

Pour sa part, Mme Alda Louis Issalème, représentante du Réseau de Femmes Frontalières du Bas plateau central, a appelé au respect du Quota de 30%  des femmes dans la vie sociale et politique du pays.

Quant à Bikenson Paniague, promoteur des droits humains du IBSR à Belladère qui faisait partie des panélistes, il a axé son intervention sur les divers courants féministes, dont le féminisme matérialiste, socialiste et paritaire.  M. Paniague a aussi tenu à exhorter les autorités haïtiennes à travailler de commun accord avec les organisations de la société civile haïtienne en vue du respect des droits des femmes.

Commémoration de grande envergure au département du Nord-est

Comme bien d’autres communes, dans un cadre participatif et inclusif caractérisé par la présence des représentant-e-s des institutions comme FONHARE et OGDHANE des personnes handicapés, Ouanaminthe a commémoré la journée mondiale des droits des femmes en présence des forces de l’ordre et des élus locaux.

Lors de son intervention à la conférence d’Ouanaminthe, Mme Doly Rodeline, a en profité pour faire le récit historique du féminisme dans le monde, avant d’être succédée par l’Ing.Wideline Pierre et Dr. Ivens Louis qui auront dressé, respectivement, le rôle des femmes dans les gestions des ressources de l’environnement, et la place des femmes handicapées en rapport au concept d’égalité de genre.

Des séances de témoignages des femmes handicapées, des conseils de sensibilisation sur la santé reproductive des femmes et intervention de SJM/SFw sur l’appui offert aux groupements des femmes ont ponctué l’activité. Et en marge de cette activité, une plaque d’honneur a été décernée à SJM/SFw pour sa contribution aux reconnaissances des droits des femmes dans le Nord’Est par la Plateforme Genre du Nord’Est comme signe de reconnaissance et d’autonomie atteinte.

Les différent-e-s panélistes en ont aussi profité pour plaider en faveur non seulement des mesures sexospécifiques capables de prendre en compte les besoins des femmes, mais aussi des mesures positives aptes à favoriser leur autonomisation et participation politique via la formation et l’emploi sans aucun risque d’harcèlement sexuel ou de chantage ou menace de révocation.

Les différents panélistes sont unanimes à reconnaître que le quota de 30% accordé aux femmes est insuffisant en vue de surmonter les stéréotypes et discriminations existant dans la société patriarcale, et la participation des femmes dans les postes de décision (y compris dans les Collectivités Territoriales) demeure insuffisante. Les femmes sont surreprésentées parmi les travailleurs informels, et elles demeurent responsables des travaux des soins domestiques , qui ne sont pas rémunérés, ont-ils constaté. Elles subissent toutes les formes de violence physique, psychologique,  sexuelle, symbolique et économique, tant ailleurs qu’au foyer.

À côté d’Ouanaminthe d’autres communes du département du Nord-est, notamment Acul-des Pins, Fort-Liberté, Capotille, Ferrier et Vallières, ont aussi, sous les auspices de la plateforme Genre du Nord-est (PGNE),  commémoré avec l’appui du Ministère de l’Environnent, SJM/SFw, CDS, MCFDF, OIM et Oxfam, la journée mondiale des droits de femmes ce 8 mars adoptées en 1977 par l’Assemblée générale des Nations Unies.

 Soulignons que l’ensemble de ces activités, réunissant environ 2800 personnes dont 2200 femmes, se sont achevées par des marches de sensibilisation au cours desquelles brandissent les principales revendications de ces femmes engagées pour le respect et la promotion des droits des femmes en Haïti, notamment leur droit à la participation effective dans toutes les sphères politiques, notamment au sein du Parlement.

 

Auteur: Me P.

Des leaders communautaires des communes frontalières formés en banque communautaire et mutuelle de solidarité

À l’initiative du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés(GARR), plus d’une soixantaine de leaders communautaires des communes frontalières de Ganthier, Belladère et Ouanaminthe ont été formés en Bank kominotè(BK) et Mutuelle de solidarité (MuSo) dans le cadre du projet Fwontyè san fòs kote (FSFK) financé par l’Union Européenne(UE).Une initiative qui vise à non seulement à créer un faisceau de mobilisateurs BK/MuSo capables de vulgariser les bienfaits des BK/MuSo, mais aussi à alimenter les vingt-huit (28) groupes MuSo déjà créés dans le cadre du projet co-exécuté par plusieurs partenaires dont Oxfam et la Chambre de métiers et d’artisanat d’Haïti(CMAH) avec l’appui des formateurs du Konsèy nasyonal finansman popilè (KNFP), selon Wiskins Pierre, coordonnateur du projet pour le GARR.

Cahiers, plumes et d’autres matériels didactiques en main, plusieurs directeurs d’écoles, enseignants, pasteurs, prêtes vodou et catholiques, représentants d’OCBs ainsi que quelques autorités communales dont les Asec, Casec et représentants de la Mairie des trois communes frontalières précitées ont suivi avec engouement les cinq(5)jours de formation portant sur le montage, le fonctionnement et les modes de calcul de la MuSo, a-t-on constaté.

Système de financement populaire, la MuSo se veut un outil de développement économique, social et solidaire capable de répondre aux problèmes d’accès au crédit au taux abordable auxquels font face les populations les plus démunies et fragiles en Haïti, notamment dans les zones rurales, peut-on lire sur le site du KNFP.

Puisqu’il s’agit d’un système financier monté sur la base de relation de confiance entre un groupe de dix (10) à vingt-cinq (25) personnes résidant dans une même localité ayant des intérêts et objectifs communs de créer une activité financière axée sur la solidarité et la vie associative, la MuSo offre plusieurs services de type de protection et de promotion sociales.

Par la cotisation des membres et sa capacité à rechercher et mobiliser des fonds ou prêts collectifs auprès d’autres institutions financières ou non financières via la Caisse bleue, la MuSo constitue à la fois une sorte d’épargne et de fond de crédit pour les membres en cas de besoins à travers la Caisse verte appelée Kès Biznis(coffre fort).

Selon les responsables du projet Fwontyè Sans fòs kote, le montant d’argent en circulation pour les 28 groupes MuSo, cotisés uniquement par les membres MuSo eux-mêmes entre février à décembre 2017 sur l’ensemble des trois zones, atteint déjà environ 1 400 000 gourdes, soit $ 23. 000 USD.

Par ailleurs dans les périodes d’urgence, telles que la maladie ou la perte d’un membre ou de proches, etc. des élans de solidarité se manifestent entre eux, à travers la Caisse rouge baptisée caisse de solidarité, sous forme de dons ou de service non pécuniaire, a témoigné Lidia Guillaume, un membre sexagénaire de la MuSo Chache Lavi à Balan (Ganthier) qui avait bénéficié d’une petite somme d’argent de la Mutuelle pour réaliser une activité génératrice de revenu, au point de demeurer ainsi solvable au sein de la MuSo.

Même constat à Belladère et Ouanaminthe où plusieurs membres ont aussi bénéficié de la solidarité de la MuSo pour s’acquitter des frais scolaires, sanitaires ou mortuaires. Toutefois comme toute œuvre humaine imparfaite, la MuSo peine, par manque de fonds, à solutionner les problèmes nécessitant une grande dépense pour les membres ou les populations des localités où elle est établie.

Constituant un espace de rencontres communautaires, la MuSo renforce la vie associative chez les membres lors des réunions caractérisées entre autres par d’intenses débats sur les stratégies viables à mettre en place pour améliorer ou résoudre les problèmes d’épidémie, d’inondation, de famine, d’insécurité, d’absence d’eau potable et de délabrement des routes, entre autres, auxquels sont en proie les populations.

En attente de leurs parchemins la semaine prochaine, les participants n’ont pas caché leur satisfaction. À en croire le directeur Jean Rodrigue Cadet et le pasteur Jean Abel Bélleus, respectivement gestionnaire et éducateur de formation, cette session de formation leur a permis de saisir en un temps record des notions clefs en matière de crédit et de comptabilité financière.

Co-animant les ateliers de formation pour les leaders communautaires à Ganthier avec un des agents du GARR, James Pétion, la représentante de KNFP, Ismène Paul, a plaidé en faveur d’une reconnaissance légale des Mutuelles de solidarité en Haïti, tout en faisant état de 5000 MuSo en activité recensées sur tout le territoire national.

 

 

Auteur: Me P

Journée portes ouvertes chez les planteurs de Belladère

Pour clore l’activité « Plan de ferme », OXFAM, de concert avec l’Action des jeunes pour le développement local (AJDL) et plusieurs agriculteurs de la zone, a organisé, le mardi 12 décembre 2017, une journée portes ouvertes à Los Poètes (Belladère), sous le thème « An n mye jere fèm yo pou yo rapòte plis lajan pou fanmi yo ». Lors de cette activité, qui vise à valoriser les parcelles des meilleurs fermiers du projet et à sensibiliser les fermiers non bénéficiaires sur l’importance du plan de ferme, chaque fermier bénéficiaire a reçu ses documents de plan de ferme.

Sous la supervision des techniciens notamment agronomes Noé Fleurant et Kenel Merzius, les bénéficiaires et agriculteurs de la zone ont été conduits successivement sur quatre fermes modèles, dont deux (2) à Croix-Fer et deux (2) autres à Los Poètes, a-t-on constaté.

La première ferme visitée à Croix-Fer, appartenue à Joceline Bernier, fait l’élevage de poulets de chair, de lapins et de porcs, sur une partie; sur une autre, elle a un point de compostage et y prépare des variétés d’engrais organiques telles que bocachi et supermagro; sur une dernière parcelle, elle fait la production de légumes et possède une pépinière d’arbres fruitiers et forestiers. Par ailleurs, sur la seconde ferme de Croix-Fer, la visite a été dominée par l’appréciation des lots de compostes, par l’amendement du sol et par l’entretient des parcelles.

Quant aux fermes de Los Poètes, la première à être visitée appartient au fermier Robert Nadjup qui y fait l’élevage de port, de bovin et y cultive le piment, le manioc et le pois congo. La seconde est celle de l’AJDL. Sur cette ferme, les agriculteurs font l’élevage de bovin, cultivent le manioc, le bananier et une parcelle de terre sur cette ferme est réservée au pâturage des animaux, a-t-on remarqué.

Selon l’agronome Noé Fleurant, l’objectif de cette activité est de contribuer à la souveraineté alimentaire des familles par des actions visant la croissance de la production agricole, d’élevage et par l’utilisation durable des ressources naturelles (terre, eau et ressources énergétiques).

Profitant pour dresser aux participants un bilan du plan de ferme exécuté dans le cadre projet Fwontyè San Fòs Kote financé par l’Union Européenne depuis juillet 2016, il a insisté sur l’importance de ces visites guidées qui consistent à vulgariser les bonnes leçons apprises en appliquant les normes techniques promues dans le cadre de l’activité, a-t-il espéré.

À en croire l’agronome Fleurant, cette activité a été exécutée dans deux communes dont Belladère avec 10 techniciens et Baptiste avec 14 techniciens. Ceux de Belladère ont travaillé avec 62 fermiers issus de l’Action des Jeunes pour le Développement Local (AJDL) dont 12 à Los Poètes, 15 à Croix-Fer, 7 à Passe-pomme, 14 à Calaroche et 14 autres à Bidal. Les quatorze (14) techniciens de Baptiste ont eux-mêmes accompagné 71 fermiers, tous issus de l’Union des Coopératives Caféières de Baptiste (UCOCAB).

D’après lui, tout au cours de la réalisation de ladite activité à travers ses trois étapes (le diagnostique, l’élaboration d’un plan d’action et le suivi des activités), 6 séances de formation ont été organisées sur des thématiques variées (Préparation de compost, les principes d’élevage, santé animale, la production maraichère, les techniques de transplantation des plantules, mise en place et entretient de pépinière, préparation d’insecticide naturelle); 134 fermiers ont reçu  des outils agricoles  (arrosoirs, râteaux, machettes, pelles, pioches, houes, bêches, brouettes, sécateurs, tamis) ; 126 ont reçu un lot de semences ; 321 parcelles pour une superficie de 255.94 ha ont été touchées (148 parcelles pour une superficie de 94.44 ha sur Belladère et 173 parcelles dont une superficie de 161.5 ha sur la commune de Baptiste).

Les bénéficiaires présents à cette journée de portes ouvertes n’ont pas caché leurs satisfactions. Selon certains d’entre eux qui ont pris la parole en la circonstance, grâce à l’activité de plan de ferme, ils parviennent à mieux connaitre leurs parcelles de terre et sont désormais dotés d’un document pouvant leur faciliter de faire des prêts auprès des institutions financières. «Je remercie énormément OXFAM pour ce programme. Désormais, je connais mieux ma ferme et je vais en produire beaucoup plus de denrées en appliquant les techniques apprises» a témoigné un fermier de Bidal.

À la fin de la journée, chaque fermier bénéficiaire a reçu un document présentant le plan global de sa ferme.

Signalons que lors de l’activité, des produits agricoles, artisanaux et de transformation issus pour la plupart des fermes des bénéficiaires du plan de ferme ont été mis en vente au marché paysan appartenu à AJDL. Et un peu plus tard dans la journée, une partie culturelle a aussi été déroulée à l’auditorium du marché en vue d’animer le public qui faisait le déplacement pour acheter les produits.

 

Rigard ORBÉ

10 cages aquacoles distribués à la communauté des pêcheurs et marchandes de poissons du lac Azuéi

Dans le cadre du projet Fwontyè San Fòs Kote financé par l’Union Européenne en partenariat avec Oxfam, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat d’Haïti a procédé, le 27 novembre écoulé, à la distribution d’une dizaine de cages communautaires aux pêcheurs et marchandes de poissons du Village Lilette de la commune de Ganthier, en présence des techniciens et  de M. Abé Valentin, directeur exécutif de Caraibean Harvest, principal fournisseur de services techniques de la filière aquacole.

Reculés au milieu des acacias de la plaine du Cul de sac et livrés à eux-mêmes, les habitants du Village Lilette ont accueilli avec joie l’arrivée des dix cages qu’ils ont appris eux-mêmes à monter, après quelques mois de sensibilisation et réunions sur la gestion des cages, au profit de toute la communauté.

Selon l’expert en gestion organisationnelle et création d’entreprises de la CMAH affecté à Ganthier, Harnel Casséus, la distribution de ces cages communautaires rentre dans le cadre du renforcement de capacités techniques et économiques  des personnes vulnérables réunies en association par filière d’activités.

À en croire M. Casséus, la gestion de ces cages sera assurée par un comite de gestion ad-hoc composés des membres de l’Association des Pêcheurs et Marchandes de Poissons de L’ilette (APMPL) et les notables du Vilage.

C’est pourquoi d’ailleurs, bien avant la distribution des cages un parquet de formations a été donné aux membres de l’association, non seulement en technique de production et l’élevage de poissons, mais aussi en entreprenariat, en éducation financière, en mutuelle de solidarité, en animation de groupe et en création et gestion de l’organisation communautaire. Et d’autres séances de formation en leadership communautaire et surtout en gestion de conflits leur seront octroyées prochainement, a-t-il annoncé.

De plus, un accompagnement technique d’une durée de cinq (5) mois sera donné aux membres du comité de gestion par les techniciens de  Caraibean Harvest, sous la direction du Dr Abé Valentin, a-t-il fait savoir. Et sur l’ensemble des dix cages, plus de 13000 poissons seront vendus sur le marché et le profit sera réinvesti pour augmenter la production ou pour autre cause de la communauté, a-t-il précisé.

Selon M. Casseus, les 13000 poissons en total prévus, au lieu de 15 000 poissons au départ, sont dûs en raison du fait qu’il y a une probabilité de perte de 2000 poissons lors du processus de production.

Selon les témoignages de Jean Ronel Philistin, président l’Association des Pêcheurs et Marchandes de Poissons de Lilette (APMPL) créée à la faveur du projet, ce sera une opportunité pour nous, les pêcheurs et marchandes de poisson vivant dans les maisons de fortunes, pour exploiter le lac au maximum en vue d’améliorer nos conditions socio-économiques, a-t-il espéré.

Par ailleurs, le président n’a pas hésité de donner toute la garantie que l’association fera de son mieux pour assurer la pérennité de cette production de poissons même après la clôture du projet Fwotye San Fòs Kote(FSFK), tout en mettant en évidence les nombreuses formations qu’ils ont suivies grâce au projet.

La population du Village Lilette est estimée à plus de 300 pêcheurs et marchandes de conditions socio-économiques précaires et analphabètes, selon le président de l’Association, tout en souhaitant que d’autres projets aussi d’envergure pourront réaliser de nature à leur aider à pour sortir dans cette pauvreté extrême.

Soulignons que le Village Lilette est situé au cœur de l’étang Saumatre du Lac Azuéi à l’entrée de Fonds-Parisien, première section communale de Ganthier, à proximité de la frontière Jimani-Malpasse.

 

James PETION

Le GARR plaide pour une large implication de tous et toutes dans la lutte contre la violence faite aux femmes et fillettes

Sous le thème « Ann angaje n poun derasinen vyolans sou fanm ak tifi ! » plusieurs citoyennes et citoyens des communes de Ganthier, Quanaminthe, Belladère et Ferrier notamment, ont répondu à l’appel du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR) lancé dans le cadre du projet Fwontyè San Fòs kote financé par l’Union Européenne pour commémorer la journée internationale de la violence et discrimination à l’égard des femmes, sous fond de profondes réflexions et sensibilisation.

Saluant au passage la large participation des gens aux activités commémoratives du 25 novembre à Ganthier, tout comme à Quanaminthe et Belladère, la Chargée d’assistance légale au GARR, Anghie Petit, intervenant à titre de conférencière, a plaidé pour une plus large participation des citoyennes et citoyens dans le combat contre la violence faite aux femmes et fillettes.

IMG_2634Selon elle, l’éradication de la violence faite aux femmes passera inévitablement par le ferme engagement de tous les acteurs concernés dans la chaîne institutionnelle d’éradication et aussi les simples citoyennes et citoyens.

Fustigeant le laxisme des autorités et l’impunité y afférente, la conférencière demeure convaincue que l’engagement de simples citoyens à la lutte contre la violence faite aux femmes, sous forme de dénonciations, de plaintes, de campagnes de sensibilisation ou de formation, sera beaucoup plus efficace et durable par le sentiment d’appartenance qu’il crée et intériose chez eux, a-t-elle soutenu.

Au foyer, au marché, dans la communauté ou ailleurs, il est une impérieuse nécessité que les citoyens s’engagent à ne plus tolérer les violences sexuelles, physiques, psychologiques ou économiques à l’égard des femmes et fillettes, à en croire Mme Petit, tout en indiquant aux participant(e)s les démarches à entreprendre auprès d’une dizaine d’institutions impliquées en vue de dénoncer ou de porter plaintes étant victime ou témoin d’un acte de violence ou de discrimination.

Quoique dans l’enceinte de la Paroisse Saint-Joseph de Ganthier, elle appelle aussi, sans langue de bois, la société civile, notamment l’Église, à s’engager davantage à la promotion pour l’égalité Femme-Homme, tout en indiquant, par ailleurs, un ensemble de stratégies à élaborer par l’État, allant de la sensibilisation à la condamnation des coupables,  en vue d’éliminer ce fléau au sein de la société, a-t-elle conclu.

La conférencière Dalencia Dorchard a, pour sa part, fustigé les rôles sociaux dévalorisés attribués aux femmes et fillettes, non seulement au foyer à travers les tâches domestiques, mais aussi dans tous les compartiments de la société en rapport aux stéréotypes.

Égrenant un ensemble de comportements des femmes violentées au foyer, notamment, la juriste Dorchard,  a plaidé pour un ferme engagement de l’appareil judiciaire dans les suivi judiciaires en rapport aux violations des droits de femmes. En croire les deux conférencières, en particulier Mme Petit, même la renonciation de plaintes d’une femme victime de son mari ou d’une autre personne ne justifie absolument en rien l’annulation d’un dossier criminel appelé à engager le tribunal à s’y prononcer.

A Belladère, une conférence-débat a été organisée au bureau régional du GARR. Un public composé de leaders religieux, de professeurs d’école, de représentantes et représentants d’organisations communautaires de base,  a été constaté dans cette activité.

Intervenant comme panéliste à cette conférence, la responsable du bureau communal du GARR de Belladère,  Mme Diana Colin, a mis l’accent sur l’importance de la participation de tout un chacun pour éradiquer la violence faite aux femmes et aux filles.

1d9a33d11ed57ea93d90495bbcf425d2_XLMme Colin a mis en exergue le rôle des institutions étatiques notamment la Justice, la Police dans la lutte pour combattre ce fléau qui ronge la société haïtienne. Le leadership féminin, la formation et la sensibilisation sont entre autres, selon elle,  indispensables pour mieux accompagner les femmes, en particulier celles qui se trouvent dans les zones rurales.

Elle a aussi appelé les participantes et participants à combattre la violence sous quelle que soit la forme qu’elle se présente.

Pour sa part,  Rigard Orbé, responsable de plaidoyer du GARR à Belladère, a analysé le rôle de la famille, de l’église, de l’école, dans la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles.

Il en a profité pour plaider en faveur d’une meilleure collaboration entre la justice et la police en vue de combattre l’impunité qui, selon lui, contribue aussi à perpétuer la violence faite aux femmes et aux filles.

 À Ouanaminthe, le GARR a collaboré du 23 au 25 novembre 2017 à la réalisation d’un ensemble d’activités dont un rassemblement, une marche pacifique, une messe et une conférence-débat.

La journée commémorative a été aussi ponctuée d’activités théâtrales, culturelles et marches de sensibilisation relatives à la problématique de la violence l’égard des femmes et fillettes, en vue de sensibiliser les citoyennes et citoyens à s’engager davantage dans la lutte pour la promotion et le respect des droits des femmes et fillettes dans la société, en présence de plusieurs représentant(e)s d’organisations de droits humains, d’OCBs, des leaders religieux, professeurs d’école et autorités locales.

IMG_2637Outre les équipes de théâtre du projet qui ont joué des pièces théâtrales en rapport à la problématique de violation des droits des femmes en Haïti, une vidéo de sensibilisation a même été réalisée en vue de sensibiliser la population sur la nécessité de combattre les violences basées sur le genre.

Soulignons que 800 personnes environ ont pris part aux activités commémoratives sur l’ensemble des quatre zones, grâce au soutien financier de l’Union Européenne.

27 personnes certifiées en technique de couture industrielle à Ganthier

19 couturières et 8 couturiers ont reçu, le mardi 31 octobre 2017 à Fonds-Parisien, leurs certificats de formation en technique de production en série entre les mains des responsables de la Chambre des métiers de l’artisanat d’Haïti (CMAH), dans le cadre du projet Fwontyè Sans Fos Kote.

Drapés fièrement dans les vêtements qu’ils ont eux-mêmes confectionnés pour certains d’entre eux, les 27 récipiendaires ont vu décerner, chacun, un certificat, lors de la cérémonie tenue au local flambant neuf d’Epi d’Or de Ganthier, dans une ambiance festive et exposition de leurs œuvres réalisées au cours des huit (8) semaines de formation à l’Institut national pour le développement et de la promotion de la couture ( INDEPCO).

 

Relatant les multiples réalisations du projet depuis son lancement en 2015, le chef d’équipe Oxfam de Ganthier, Judex Louis,  a tenu à souligner la place centrale de la formation dans le projet et pour ces catégories professionnelles. Selon lui, la mise en association de ces couturières et couturiers rentre dans le cadre d’une stratégie du projet visant à regrouper les artisans par filière d’activité en vue de renforcer ces professionnels techniquement et économiquement, a-t-il laissé entendre.

Profitant de la présence des autorités locales de la commune, des représentant(e)s d’organisations communautaires de base, des directeurs-trices d’école et quelques parents d’élèves à la cérémonie, la responsable de la Chambre de métiers et d’artisanat d’Haïti (CMAH), Djenane Armand, a tenu, pour sa part, à placer le sens de l’événement dans une perspective à la fois de marketing et de sensibilisation autour des œuvres de ces artisans.

Pour elle, le but de la cérémonie n’est pas seulement pour féliciter ces couturières et couturiers, mais aussi pour sensibiliser et encourager l’assistance à utiliser leurs services. Car en utilisant le service de ces professionnels, a-t-elle estimé, l’on permettra aussi à la communauté de se développer économiquement.

«Finir la tracasserie et l’entêtement de se rendre à Croix-des-Bouquets pour aller confectionner ses vêtements, puisque Ganthier dispose désormais de ses propres couturières et couturiers industriels», a balancé l’expert en gestion organisationnelle et création d’entreprise de la CMAH, Harnel Casseus, qui a, comme Mme Armand, aussi plaidé pour un développement endogène. M Casseus en a profité pour saluer le courage des apprenant(e)s, qui ont pris le dessus sur le découragement pour assister assidûment aux huit (8) semaines de formation intensive.

Abondant dans le même sens, le formateur en éducation financière de la CMAH, Jean Wilkens Lamour, faisant office d’animateur, a, lui, plaidé pour la valorisation des métiers manuels, dont la couture. D’après lui, aucun pays ne saurait se développer sans les corps de métiers manuels.

Selon les témoignages de la présidente de l’Association  des couturières et couturiers de la commune de Ganthier (ACCCG), Marie Arnise Noël, les professionnels de couture de Ganthier sont désormais en mesure de coudre des rideaux, des draps et mêmes des robes de mariées, grâce à cette formation, tout en mentionnant au passage que la couture n’est pas un petit métier.

Auparavant, a souligné Mme Noël, les couturières et couturiers ne savaient qu’utiliser les machines artisanales. Or, les machines artisanales, a-t-elle argumenté, ne pouvaient pas réaliser ce genre de vêtements. « Et maintenant au  lieu d’utiliser les machines artisanales, a-t-elle soutenu, nous  sommes en mesure d’utiliser les machines industrielles».

«Ces professionnel(e)s de la couture sont maintenant à même de passer les commandes sans difficulté, a-t-elle affirmé péremptoirement, puisqu’ils ont appris et même maîtrisé le jargon de la couture», a rassuré la présidente l’Association fraîchement créée à la faveur du projet Fwontyè Sans Fòs kote, lequel entend boucler toutes les séries de formation par catégorie de professionnels par une remise de parchemins, en vue de propulser davantage ces professionnels sur le marché du travail.

 

Rédacteur: James PÉTION

Lancement de la table de concertation de Belladère

Sous le thème « Planifions et agissons ensemble pour un développement durable » qu’est lancée, le 13 septembre écoulé à l’Hôtel de ville de Belladère, la première table de concertation. Appuyée par OXFAM dans le cadre de son projet Fwontyè San FòsKote, la table de concertation, à l’initiative de la Mairie, a réuni environ une trentaine de représentant(e)s des structures de la société civile, dont église, école, presse, des ONGs et autorités locales de la commune frontalière de Belladère.

Fixant dès le début l’objectif de la table de concertation, M. Lacroix Frantz Reginald, qui animait l’activité, affirme que la table de concertation se veut avant tout un lieu d’échanges sur les différents besoins de la commune. Elle vise aussi à développer des mécanismes pour favoriser une plus grande collaboration entre les acteurs locaux dans la mise en œuvre d’un plan commun, poursuit-il, en se référant notamment aux élus municipaux dont les CASEC, les ASEC des trois sections communales (Riaribes, Renthe-Mathé et Roy-sec),  les Délégués de ville et le représentant de la vice-délégation de l’arrondissement de Belladère.

Shella Chauvette, directrice principale de la mairie, après une courte présentation des travaux déjà réalisés par son administration,  a offert l’occasion aux représentants du projet Fwontyè San FòsKote de partager aux participants les réalisations du projet dans la zone. Cette présentation a donné lieu à diverses questions à l’endroit des partenaires qui exécutent ce projet tels que GARR, OXFAM, CMAH.  Lors de ces questions, plusieurs points ont été élucidés.

Cette première table de concertation a été aussi l’occasion pour les autorités locales et les représentants de la société civile belladeroise de souligner les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur localité. Les problèmes qu’ils ont soulevés sont liés aux logements sociaux, à l’insécurité routière, au manque d’effectif policier et au manque de véhicule au commissariat principal, au port d’armes irrégulier par des civils, à la dégradation de l’environnement par la coupe abusive des arbres, au débordement des rivières, à la vulnérabilité des animaux lors des passages cycloniques, à l’absence de bureaux pour les CASEC et ASSEC.

« Nous n’avons même pas un bureau pour fonctionner. Cela rend notre tâche encore plus difficile », a fait savoir Ledoux Daniel, l’un des membres du Conseil de l’Assemblée Communale de Renthe-Mathé.

Après d’intenses discutions, qui ont duré plus de deux heures de temps, les participants ont félicité les initiateurs pour cette initiative et espèrent que des suites en seront données. Le vice délégué de l’arrondissement de Belladère, Joachim Yvanosky, de concert avec les autorités de la mairie ont fixé la prochaine rencontre pour le mois de novembre 2017. Une date exacte reste à déterminer.

 

Rédacteur : Rigard ORBÉ

 

GARR et Oxfam ont assisté activement aux recommandations de l’OBMEC


Le Groupe d’appui aux rapatriés et refugiés(GARR) et Oxfam, en compagnie de plusieurs représentants d’institutions nationales et internationales, publiques et privées, ont pris part, le mercredi 15 mars, à l’atelier de réflexion dirigé par l’Observatoire binational sur la migration, l’éducation, l’environnement et le commerce(OBMEC). C’était l’occasion pour les représentants des ces institutions de peaufiner les recommandations déjà formulées par les chercheurs haïtiens et dominicains avant de les soumettre aux autorités gouvernementales des deux pays, en vue d’élaborer de véritables politiques publiques à cet effet.

Quelques jours après la République Dominicaine, Haïti a tenu son atelier de réflexion dans l’enceinte de l’Université Quisqueya, autour des mêmes thématiques, à savoir la migration, l’éducation, l’environnement et le commerce, en présence d’une brochette d’éminents chercheurs des deux pays regroupés au sein de l’Observatoire binational sur la migration, l’éducation, l’environnement et le commerce (OBMEC) et d’une dizaine de représentants d’institutions œuvrant à la frontière, tels que ceux du GARR, d’Oxfam et de l’Union européenne, principal bailleur de fonds de cette recherche.

À en croire le chargé des affaires politiques de l’Union européenne, M. Raphael Brigandi, l’atelier de réflexion rentre dans le cadre d’une étape de validation technique des recommandations faites par les chercheurs de l’Observatoire.

L’objectif de cet atelier, lit-on dans la note de presse, est de soumettre à discussion le travail préliminaire sur les principales recommandations pour l’élaboration des politiques publiques dans les deux pays.

Le rôle de l’observatoire, financé à hauteur de 900 mille euros, est de produire des analyses et des recommandations conjointes sur des thématiques binationales clés qui doivent ensuite alimenter l’agenda politique des deux cotés de la frontière, a déclaré de M. Brigandi lors de son discours de circonstance.

Parmi les recommandations clés formulées dans le cadre de ce projet lancé depuis 2012 et financé à plus de 50 millions d’euros par l’UE, se trouvent entre autres la révision et la modification si nécessaire du Protocole d’Entente de 1999 entre Haïti et la Rép. Dominicaine sur les rapatriements comme prévu dans l’agenda de la CMBDH depuis 2012; la révision et l’amélioration de l’implémentation du PNRE tout en accélérant le processus d’identification et la documentation des nationaux, notamment les migrants; l’établissement d’un système harmonisé et flexible des tarifs douaniers pour les marches frontaliers et enfin, la création d’une table de dialogue interinstitutionnel entre les deux pays.

Intéressé à ces propositions constituant la toile de fond du projet Économie informelle destiné aux travailleurs frontaliers du secteur informel dont il est le coordonateur, M. Nicola Pin d’Oxfam s’est montré réjoui d’une telle initiative.

Selon M. Pin, qui assistait à l’atelier commerce, plusieurs de ces recommandations sont à même d’aiguiser davantage la compréhension des agents du projet Fwontyè San Fòs Kote coexécuté par Oxfam, GARR et d’autres institutions partenaires dans les zones frontalières de Ganthier, Belladère et Ouanaminthe, notamment sur les questions relatives au maintien de la table de concertation et au commerce binational.

Quant à l’expert en plaidoyer du GARR affecté au projet Fwontyè San Fòs Kote, James PETION qui participait à l’atelier de Migration, il a tenu à formuler des réserves sur les recommandations allant dans le sens de protection, de promotion et sécurité sociales. Ce dont les chercheurs ont promis de mettre en discussion, à côté des réserves formulées sur la question du genre, pour le plus prochain atelier prévu au début du mois d’avril lors du lancement du site d’information de l’OBMEC.

 

 

Rédacteur: J.P

 

Les séances de formation vont bon train dans les trois zones frontalières

À quelques jours de la clôture du premier cycle de formation en Mutuelles Solidarités, les responsables du projet Économie Informelle dressent un bilan provisoire des activités de formation. Déjà 700 personnes d’environ, pour la plupart des filles du secteur informel, ont été formées en Éducation Financière, Mutuelles Solidarités et Plan d’Affaires sur l’ensemble des trois zones du projet, respectivement en compagnie de Microfinanza d’Italie, de l’Association Nationale des Caisses Populaires Haïtiennes(ANACAPH) et de Kès Nasyonal Finansman Popilè(KNFP).

En pleine seancePlumes, cahiers, crayons, livres, carnets, caisses de différentes couleurs et autres matériels didactiques en mains, les personnes marginalisées et vulnérables du secteur informel des communes de Quanaminthe, Belladère et Ganthier, sensibilisées et motivées, ont défilé par groupe de vingt-cinq dans les salles de formation pour assister aux séances de formation axées sur l’économie et la vie associative, a-t-on constaté. Cette série de formations, échelonnées déjà sur une période de sept (7) semaines pour la plupart, en raison d’une semaine par groupe de participants, rentre dans le cadre des activités stratégiques du projet visant, entre autres, à renforcer les Travailleurs du Secteur Informel(TSI), notamment les femmes évaluées à plus de 80%, lit-on dans le document du projet, dont les principaux partenaires sont Oxfam et Microfinanza SRL d’Italie, FEDOMU et ASOMURE de la République Dominicaine, GARR et CMAH d’Haïti.

« Par le renforcement des capacités économiques, techniques et organisationnelles des filières, les bénéficiaires seront à même non seulement de saisir et d’exploiter les opportunités des zones frontalières, mais aussi défendre leurs droits à une extension de couverture de protection sociale ainsi que l’appui à l’entreprenariat et à la création d’emplois productifs autour des marchés binationaux des zones frontalières», argumente le chef du projet d’Oxfam Italia, Nicola Pin.

Selon Harnel Casseus, l’un des experts financiers de la Chambre de Métiers et d’Artisanat d’Haïti (CMAH), ces premiers groupes de participants on été sélectionnés par filière d’activité (commerce, textile, pêche, café, apiculture, etc) à partir de diverses enquêtes préalablement menées sur la situation de la communauté et les personnes vulnérables et dépendantes de l’économie informelle, en particulier les femmes des zones d’échanges transfrontalières en Haïti, dans les différents secteurs d’activités dans lesquels elles évoluent, et suivant leur disponibilité.

Certification des participantsAprès avoir en effet formé en appui de Microfnanza 47 jeunes écoliers(ères) en éducation financière au Lycée National de Ganthier les 2 et 3 février dernier, le projet, baptisé Inclusion économique et sociale des personnes marginalisées, vulnérables et dépendant de l’économie informelle, vient, au cours du mois de juillet 2016, de certifier en Plan d’Affaires 424 personnes marginalisées et vulnérables du secteur informel reparties dans les différentes filières ou associations communautaires de base de Ganthier, Belladère et Quanaminthe, sous les auspices des animateurs de l’Association Nationale des Caisses Populaires Haïtiennes(ANACAPH). Et parallèlement grâce au support des animateurs de Kès Nasyonal Finansman Popilè (KNFP), 215 personnes provisoirement ont reçu de solides séances de formation en Mutuelles Solidarités(MuSo) allant du début du mois de septembre à date dans les trois zones transfrontalières. Selon les prévisions, les chiffres de 215 personnes passeront à 340 dans les 2 semaines à venir pour boucler le premier cycle.

À en croire l’un des animateurs d’ANACAPH, Stanley Alexandre,  la formation des adultes requiert une méthodologie propre, en raison du fait que les attentes des adultes diffèrent de celles des enfants ou jeunes écoliers. C’est pourquoi, soutient-il, il faut organiser des séances d’atelier, de discussion en vue de faire ressortir en théorie les pratiques quotidiennes de la vie économique des travailleurs du secteur informel. Comme les autres animateurs d’ANACAPH ou de KNFP, M. Alexandre a mis l’accent sur la démarche andragogique, qui est la méthodologie appropriée à la formation pour adultes, caractérisée par une triple démarche D.F.A (Découverte – Fixation –Appropriation), a-t-il argumenté. Marqueurs, ordinateur, projecteur, Vidéos, Bandes sonores, cahiers, plumes, caisses, argents, etc, tels ont été les lots de matériels didactiques utilisés dans les différentes séances de formation, a-t-on constaté, en vue de faciliter la compréhension des participants.

C’est pourquoi la moyenne de satisfaction est 80 sur 100, suivant les données des différentes évaluations des activités de formation.

Joie des participantsLégions sont les participants qui ont témoigné leur appréciation et satisfaction par rapport aux différents modules étudiés, les techniques utilisées, le confort de la salle et la qualité des repas. Dans un élan spontané, l’un des participants n’a pas tari d’éloges pour expliquer comment la formation en plan d’affaire  lui permettra de mieux gérer ses petits business.

Parallèlement, un participant, membre d’un groupe MuSo, n’a pas non plus caché ses satisfactions pour  indiquer que ce qu’on fait dans son groupe est en loin d’être une Mutuelle Solidarité, et qu’en conséquence, il va en opérer des adaptations, promet-t-il.

En pleine seance de formationDans cette optique, l’un des animateurs de KNFP, Emmanuel Désir comme d’autres animateurs de MuSo,  a vanté les prouesses des activités de développement ou d’accumulation des Mutuelles de Solidarité dans plusieurs communautés rurales, notamment à Petit-Goâve. Fondées sur un système de trois caisses, dont la caisse rouge, couramment appelée caisse d’urgence, les Mutuelles de Solidarité se distinguent des autres formes de pratiques d’alternatives financières dont Bank Kominote(BK) ou Coopératives, avance l’animateur.

Pour renchérir, le coordonateur Wiskins Pierre du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés( GARR) au projet affirme que le choix de MuSos rentre dans le cadre des activités de protection sociale, en raison du fait qu’elles constituent, argumente-t-il, une forme d’alternative aux carences de financement des activités économiques du secteur informel. Toutefois, l’équipe du GARR et de KNFP reconnaissent unanimement les limites des MuSos en terme développement économique à grande échelle à court et moyen terme.

Aussi, selon le chef d’équipe de Ganthier, Judex Louis, faut-il toujours inciter sur la nécessité de motiver les bénéficiaires pour cultiver de la patience, conseille-t-il.

Quant à l’animateur de Microfinanza, Marco Pasini, il a plaidé pour une éducation financière, capable de modeler le comportement des jeunes élèves d’aujourd’hui qui deviendront des entrepreneurs de demain. Dès le plus bas âge, les jeunes doivent commencer par comprendre le fonctionnement des activités économiques et la place de l’économie dans le processus de développement d’une communauté.

À rappeler qu’après ce premier cycle de formation animé par les formateurs d’ANACAPH et de KNFP, il revient aux experts financiers de CMAH et de plaidoyer  du GARR déjà formés à cet effet d’accompagner tout au long du projet les travailleurs informels par de nouvelles formations, de suivis techniques et de recherche de prêts auprès des autres institutions financières au moyens de solides plans d’affaires finement rédigés. Car, l’objectif du projet, cofinancé par l’Union Européenne, le Ministère des affaires étrangères italiennes et Oxfam Italia à hauteur de 5 millions Euro, est de faciliter l’inclusion économique et sociale d’environ 13 000 travailleurs informels vulnérables et dépendants de l’économie informelle, particulièrement les jeunes, les femmes et les migrants haïtiens de Malpasse-Jimani, Belladère-Commendador et Quanaminthe-Dajabòn jusqu’en 2019.

 

 

 

Rédacteur: James PETION

petionfils@gmail.com